• S'il te plaît Papy, raconte moi des histoires de ton école !

    ( Chapitre 10 : La récréation )


    Un jour Florence a eu une idée merveilleuse, comme toutes ses idées. Elle nous a expliqué :

    - Je viens d'inventer un nouveau jeu. Vous les garçons, vous tournez autour de l'école et, chaque fois que vous passez près du préau, vous venez, un par un, derrière les fagots.

    - Pour faire quoi?

    - Vous verrez. C'est une surprise.

    Luc fronça les sourcils. Il jugeait cette expédition hasardeuse et il a interrogé Florence :

    - Et toi, tu seras où ?

    - Derrière les fagots.

    L'opportunité de se trouver face à face et seul avec cette copine nous a enthousiasmés. Nous sommes partis en courant autour du bâtiment scolaire. Nous avons perturbé les petits qui jouaient à Colin Maillard sous le regard prévenant de l'institutrice puis nous nous sommes rangés en file indienne devant les fagots. Luc, le plus rapide, a disparu derrière les rameaux de bois et en est ressorti quelques secondes plus tard, chancelant et les yeux hagards. Après François, ce fut à mon tour. J'ai contourné les fagots derrière lesquels Florence m'attendait. Elle a pris mes joues entre ses mains et m'a embrassé sur la bouche. J'ai savouré le contact et je suis resté paralysé par l'émotion. J'aurais tout de même préféré que ce soit Nathalie qui me donne un baiser sur les lèvres. Florence s'est impatientée :

    - Au suivant !


    pour écouter le texte grâce à Balabolka  et à la voix de synthèse Virginie   de chez Nuance cliquez sur le lecteur ci-dessous:




    Extrait publié avec l'autorisation de l'auteur,  Dominique Mausservey.
    © Les Editions du Sékoya - 2008
     



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      S'il te plaît Papy, raconte moi des histoires de ton école !

      ( Chapitre 9 : Les récompenses )


      [...] Lorsque les grandes vacances toutes proches occupaient nos esprits, madame Vertois nous a annoncé :
    - Je viens de recevoir des timbres contre la tuberculose.
    Chacun pressentait la corvée à venir. Tous ont baissé la tête et ont contemplé leurs cuisses, à l'exception de Luc qui a levé le bras et a demandé !
    - M'dame ! C'est quoi la tubercuchose ?
    La maîtresse a noté le nom sur le tableau et nous a expliqué : 
    - La tuberculose ! La tuberculose est une grave maladie contagieuse causée par le bacille de Koch et qui affecte le poumon. Beaucoup de personnes en meurent...
    La mort me paraissait bien loin et le bacille de Koch m'était étranger. Je ne me sentais pas concerné par tout cela, à l'opposé de Luc très intéressé , qui a voulu plus d'informations :
    - M'dame ! On fait quoi avec les timbres ?

    - Vous les vendez aux personnes de votre village. C'est au profit des malades . Il me faut quatre volontaires pour Champard, deux pour Verdans et deux pour Tigney. Vous recevrez autant de bons points que de timbres vendus .  [...]  

    Extrait publié avec l'autorisation de l'auteur,  Dominique Mausservey.
    © Les Editions du Sékoya - 2008
     


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  • S'il te plaît Papy, raconte moi des histoires de ton école !

    ( Chapitre 8 : Les sciences naturelles )


    [...]  - Vite ! J'en ai tué un hier. J'espère que ta grand-mère n'a pas fendu la tête ...

    Il s'est levé de son tabouret et nous sommes allés voir mémère Célina. Quelques minutes plus tard, le crâne dans un seau, nous avons traversé Tigney puis nous nous sommes dirigés vers un pré. Pépère a dit:

    - Le temps est à l'orage.

    J'ai regardé le ciel limpide. Mon grand-père s'en est aperçu et a expliqué:

    - Il n'y a pas de nuages noirs. Ce sont les hirondelles qui me préviennent. Elles volent très bas pour attraper les moustiques qui viennent se réfugier au ras du sol quand un orage se prépare.

    J'aimais bien écouter pépère Célestin. Il m'apprenait des choses extraordinaires sur la nature. Nous avons bifurqué sur un chemin de terre et nous sommes arrivés près d'un bosquet. Une énorme fourmilière était accolée à un tronc d'arbre. Mon aïeul a saisi le crâne recouvert de sang et d'où pendaient des lambeaux de chair. Avec un bâton, il l'a enfoncé dans la fourmilière. Sûr de lui, il a affirmé :

    - Après-demain, ce sera nettoyé ...   [...]


    Extrait publié avec l'autorisation de l'auteur,  Dominique Mausservey.
    © Les Editions du Sékoya - 2008
     

     

     

     


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  • S'il te plaît Papy, raconte moi des histoires de ton école !
      ( Chapitre 8 : Les sciences naturelles )

      [...]  A l'école, il n'y avait pas que du calcul. Heureusement, pour moi... J'adorais l'orthographe. J'aimais aussi l'histoire et la géographie. Mais par-dessus tout, je préférais les sciences naturelles. On y apprenait la vie des plantes et des animaux que je côtoyais presque tous les jours.
    Un vendredi, madame Vertois nous a dit :
    La semaine prochaine, nous étudierons le lapin. Il nous faut un crâne de lapin . Qui peut en apporter un ?
    Moi, m'dame !
    J'ai proposé mes services sans réfléchir et je m'interrogeais sur la manière de ne pas la décevoir . Je regrettais déjà mon empressement. Sur le chemin du retour, je ne plaisantais pas comme d'habitude . Je restais pensif . Geneviève et Brigitte veillaient sur moi et s'étonnaient de mon silence . Soudain une évidence s'est imposée à mon esprit : pépère Célestin. J'ai dépassé le groupe d'écoliers puis j'ai couru jusqu'à Tigney. Aussitôt arrivé à la ferme, j'ai appelé :
    Pépère ! Pépère !! Pépère !!!
    Où pouvait-il être ? Que faisait-il ? A la grange, chercher du foin pour ses animaux ? A la chambre à four, cuire du blé pour attraper des poissons ? Dans l'atelier, bricoler un outil en panne ? Pour être entendu, j'ai crié :
    Pépère ! T'es où ?
    N'hurle pas comme ça ! Je suis là .
    J'ai foncé sous la remise d'où provenait la voix et j'ai retrouvé pépère Célestin qui réparait un panier en osier . Je me suis accroupi face à lui et j'ai posé la question essentielle:
    T'aurais pas un crâne de lapin pour l'école ? [...]


    Extrait publié avec l'autorisation de l'auteur,  Dominique Mausservey.
    © Les Editions du Sékoya - 2008
     


     


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  • S'il te plaît Papy, raconte moi des histoires de ton école !
      ( Chapitre 7 : Le cours élémentaire )

      [...] Au CP, mis à part quelques punitions, j'étais un enfant modèle. La preuve : après seulement une année d'école, je reconnaissais toutes les lettres de l'alphabet et je savais les associer pour construire des mots. Je lisais presque bien et comprenais un texte court. A la rentrée suivante, j'entrais en CE1. Je n'avais changé ni d'école, ni de maîtresse. 
    Le premier jour, madame Vertois a placé ses élèves. Elle a indiqué aux petits leur bureau au plus près du tableau, puis elle a annoncé:
    Le rang suivant, Sylvie et Dominique.
    Je suis resté longtemps bouche bée et j'ai maudit l'institutrice. Pourquoi m'a-t-elle mis à côté de cette fille ? J'aurais préféré Nathalie. J'enviais Luc qui se tenait derrière moi et surtout à gauche de mon amoureuse. Les agréables odeurs des fournitures scolaires neuves m'ont paru tout à coup ordinaires. Ce jour là, l'enseignante nous a demandé de transcrire trois phrases de notre livre de lecture. J'écrivais beaucoup plus proprement qu'auparavant. Quelques taches auréolaient encore mon cahier mais cela paraissait insignifiant comparé à celles faites au CP.
    Les semaines s'écoulèrent mais les rapports avec Sylvie ne s'amélioraient pas. Quand elle tenait son porte-plume , par malice, je lui lançais des coups de coude qu'elle me rendait aussitôt. Un jour de désespoir, sachant que je finirais mon année scolaire aux côtés de Sylvie, je me suis retourné et ai appelé doucement:
    Nathalie !

    Dominique ! Reste tranquille ! [...]

     

    Extrait publié avec l'autorisation de l'auteur,  Dominique Mausservey.
    © Les Editions du Sékoya - 2008


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