•  

    ("La reconstruction mécanique" pour la construction d'une vie nouvelle):

    [...] Dès mon arrivée, je me retrouve calé dans un fauteuil piloté par une petite bonne femme rondelette, de cinquante ans environ, dotée d'une énergie peu commune. Elle est brune, le visage jovial. Très vite, je nouerai avec elle des liens d'ordre filial. Tandis qu'elle me fait faire le tour du propriétaire à un train d'enfer, me baladant de couloir en couloir et de salle en salle tout en me détaillant ce qui m'attend d'une voix forte et généreuse, j'ai l'impression d'avoir rencontré une extraterrestre. Ergothérapeuthe de son état, cette femme s'appelle Françoise B. Son rôle est de me faire travailler pour que je m'adapte à mon handicap et que j'apprenne à vivre avec les prothèses – vaste programme ! Mais avec un tempérament comme le sien, rien ne semble impossible!

    Je l'avoue, je suis tout d'abord complètement déboussolé. Les lieux, les résidents, l'éloignement de ma famille, le programme qui m'attend et qui doit durer environ deux ans, tout est nouveau pour moi.

    Extrait du livre de Philippe Croizon:  "J'ai décidé de vivre"
    Jean Claude Gawsewitch Editeur
    Publié avec l'autorisation de l'auteur


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  • Bernard  Friot , après avoir écouté les jeunes de la classe dire un de ses poèmes sur le Réveil nous a fait un magnifique cadeau, il nous a autorisés à publier une histoire pressée inédite   ... La voici pour vous dans son intégralité:
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    Dans la salle d’attente du dentiste.

    Deux personnes sont avant moi : un gamin d’une dizaine d’années et une dame permanentée d’au moins soixante balais.

    La porte s’ouvre. Sort un type maigre et mal rasé. Il se tient la joue en gémissant « aïe, aïe, aïe » et passe devant nous sans saluer.

    - Au suivant ! crie le dentiste depuis son cabinet.

    Le gamin se lève et referme la porte derrière lui. Deux minutes plus tard, un cri. Puis un autre. La dame permanentée me regarde, pas très rassurée. Je ne réagis pas, continue à feuilleter, l’air ennuyé, un magazine de foot. Un cri déchirant, interminable, fait sursauter ma voisine.

    - Pauvre gosse ! soupire-t-elle.

    - Quel petit douillet ! je réponds.

    Quelques instants plus tard, le môme sort, titubant, le visage ravagé de larmes.

    - Au suivant ! crie le dentiste.

    Hésitante, la dame se dirige vers le cabinet. Je vois la main du dentiste l’agripper, l’entraîner et, woups !, la porte se referme brutalement.

    Je prends un magazine féminin, m’attarde sur quelques publicités dénudées. De l’autre côté du mur, des rumeurs, des gargouillis, des râles, des cris étouffés, des « nooooooon » désespérés. Vraiment, de nos jours, les gens n’ont aucune retenue.

    Et puis la bonne femme réapparaît, hagarde, échevelée. Elle peut à peine avancer. Galant, je la soutiens jusqu’à la sortie.

    - i a é a, gémit-elle en me regardant d’un air suppliant.

    - Quoi ?  Qu’est-ce que vous dites ?

    - i a é a…, répète-t-elle.

    Je comprends : « N’y allez pas », essaye d’articuler la malheureuse.

    - Ne vous en faites pas pour moi ! je réponds.

    D’un pas alerte, je retraverse la salle d’attente et entre sans frapper dans le cabinet.

     

    - Vous avez rendez-vous ? me demande, le dentiste, surpris.

    - Pas vraiment, je réponds.

    Puis sortant de ma poche un revolver, j’ajoute :

    - Haut les mains ! Personne ne bouge ! Aboule le fric : portefeuille, chéquier, carte bancaire, portable, montre, je veux tout ! Et plus vite que ça, sinon je te passe à la roulette !


                                                                                                                                             Bernard Friot
                                                                                         ( Histoire inédite non encore publiée)

     

     



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  • undefined Résumé du chapitre 14: Une devinette.

    Tomek part au petit matin en barque pour passer sous l'arc en ciel noir qui a fait fait disparaître tous ceux qui voulaient partir de l'île ... Sous l'arc en ciel une sorcière épouvantable se balance ...
    Elle pose une devinette à Tomek : s'il ne répond pas il s'enfoncera dans l'eau , mais si il répond tout le monde pourra traverser l'arc en ciel et elle disparaîtra pour toujours ...

    Alexandre, Aurore, Ella, Virginie , Xavier


    [...] - Et si je réponds ? demanda enfin Tomek.

    La balançoire s'immobilisa d'un seul coup dans une impossible position oblique et la vieille chuchota:
        - Si tu réponds, mon lézard, tu passeras sous l'arc-en-ciel noir. Tu seras le premier, et après toi tout le monde pourra le faire à sa guise. Et moi je disparaîtrai pour toujours... Voilà ce qui arriverait si tu répondais, mais tu ne répondras pas, mon tout doux...
        - Je t'écoute, dit Tomek en grelottant de peur et de froid.
    Interroge-moi.

    La vieille relança d'un coup de jarret le mouvement de la balançoire, fit une dizaine de va-et-vient, se figea de nouveau et énonça enfin d'une étrange voix métallique:

        - Nous sommes soeurs, aussi fragiles que les ailes du papillon, mais nous pouvons faire disparaître le monde. Qui sommes-nous?

    Il y eut un long silence. La vieille restait suspendue dans les airs.

        - Veux-tu que je répète la question, petit lézard?

        - Non, répliqua sèchement Tomek qui avait très bien entendu. [...]

    extrait publié avec l'autorisation de jean claude mourlevat
    http://www.jcmourlevat.com/

     

     


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  • undefined (Ma famille, mes amis, mon combat:)

    [...] Moi qui pensais qu'on allait me mettre sur un brancard pour me sortir de la chambre. J'étais loin du compte! Il a fallu m'enlever les bandages, me faire passer dans un bain de désinfection, refaire les bandages, m'habiller de deux couches de vêtements stériles (plus une casaque) m'installer et me caler dans un fauteuil roulant... Toutes ces opérations ont pris plus d'une heure, idem dans l'autre sens. Mais le jeu en vaut la chandelle.

    Lorsque je franchis le sas du service des grands brûlés, on me conduit dans une petite pièce où tout le monde m'attend: mes parents, Muriel et Jérémy, qui se jette sur moi ! Ils me couvrent littéralement de baisers. Muriel, notre bébé dans les bras, s'approche de moi ; nous nous embrassons comme si c'était la première fois. Elle dépose ensuite sur moi mon petit Grégory : que c'est bon de pouvoir le toucher ( avec le visage), le sentir, l'embrasser ! Comment ne pas être ému par un bonheur si tangible et si attendu ! Je ne peux retenir mes larmes.

    Extrait du livre de Philippe Croizon:  "J'ai décidé de vivre"
    Jean Claude Gawsewitch Editeur
    Publié avec l'autorisation de l'auteur


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  • undefined

    Résumé du chapitre 13: L'île Inexistante.

    Après avoir traversé l'arc en ciel, l'équipage arrive sur une île inconnue ... surpris, ils y retrouvent d'abord les bateaux qui avaient disparu puis les matelots de leur famille . Le capitaine Tolgom leur explique que sur l'île ne naissent plus que des filles . Quand elles sont en âge de se marier, elles attirent des bateaux par la force de leur pensée pour trouver des hommes ...et avoir des enfants .

    Emilie, Franck, Lucine, Stéfanny

    [...] - Si je vous comprends bien, intervint timidement Bastibalagom, ces jeunes filles ont attiré notre voilier de plusieurs tonnes, l'ont « aimanté », comme vous dites, par la seule force de leur pensée? J'avoue que j'ai des difficultés à le croire!
        - Mon cher Bastibal, soupira Tolgom, vous sous-estimez       grandement les demoiselles de chez nous. Moi qui les connais bien, je ne m'étonne que d'une chose: c'est que les bateaux aimantés entrent aussi paisiblement dans le port et ne le percutent pas de plein fouet...
        - Ah, se contenta de faire le capitaine très impressionné.
        - Dites-moi, monsieur Tolgom, interrogea ensuite Tomek, comment se fait-il que tous les matelots soient restés ici? Est-ce qu'aucun d'entre eux n'a jamais eu l'idée de repartir?
    D'abord Tolgom baissa la tête et se tut. Puis il les regarda l'un après l'autre, longuement, et il leur dit enfin avec une infinie tristesse:
        - Mes amis,bienvenue sur notre Ile Inexistante. D'ici on ne repart
    jamais... Jamais. [...]

    extrait publié avec l'autorisation de jean claude mourlevat
    http://www.jcmourlevat.com/

     


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